Le syndrome de douleur régionale complexe (SDRC) est assez rare mais se produit généralement à la suite d’une blessure ou d’une fracture. Une prise en charge rapide permet d’éviter les complications incommodantes et la chronicité des douleurs. La kinésithérapie est le traitement privilégié, elle permet de ralentir la progression du syndrome et d’atténuer la douleur.

 

Qu’est-ce que le syndrome de douleur régionale complexe ?

Vous connaissez peut-être le syndrome de douleur régionale complexe sous un autre nom: algodystrophie, dystrophie sympathique réflexe ou encore maladie de Sudeck. Le SDRC est caractérisé par une douleur chronique à un membre accompagnée de caractéristiques physiques distinctes:

 

  • Stade 1
    • oedème
    • Modification vasomotrice 
  • Stade 2
    • modification structurale de la peau
    • Atrophie musculaire
  • Stade 3
    • Limitation des mouvements
    • contractures
    • Modification des ongles
    • Déminéralisation osseuse

 

Dans 98% des cas, les complications peuvent être évitées avec une prise en charge rapide. Donc si vous ressentez ces symptômes suite à une fracture, une opération, une infection ou encore un AVC ou un problème cardiaque contacter rapidement votre médecin. Le diagnostic est uniquement clinique, une recherche plus approfondie permet surtout d’éliminer d’autres pathologies.

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La kinésithérapie pour prévenir les complications de l’algodystrophie

Votre kinésithérapeute peut mettre en place une variété de techniques avec des objectifs bien définis. Ces objectifs dépendent de la phase dans laquelle vous êtes par rapport au syndrome de douleur régionale complexe:

  • Phase chaude
    • La douleur est la cause de l’invalidité
    • Exclusion du membre
  • Phase froide
    • Rétraction capsulaire maximale
  • Phase de séquelles
    • La douleur a disparue
    • Raideur articulaire
    • Dystrophie musculaire
    • Troubles sensitifs.

Afin de mieux cibler son traitement, le masseur-kinésithérapeute effectue donc une série de bilans. Il peut ainsi évaluer la douleur, le niveau de fonctionnalité du membre atteint, le déficit articulaire, la sensibilité et l’évolution de l’œdème le cas échéant.

La mobilisation à la base de la prévention des complications de la dystrophie sympathique réflexe

La kinésithérapie est par définition étymologique le soin par le mouvement. C’est à nouveau la base de la prise en charge du syndrome de douleur régionale complexe. Dans la phase chaude du syndrome, le patient utilise moins  le membre affecté par kinésiophobie, ou peur du mouvement. Puis la gêne fonctionnelle se met en place.

Pourtant, maintenir la mobilité permet d’éviter ou de ralentir les complications telles que les raideurs articulaires et la perte musculaire. Le travail de mobilisation par le kinésithérapeute est donc mis en place dès que le diagnostic est fait. Les résistances psychologiques, par réflexe de protection, sont importantes est c’est un véritable défis pour le patient (et le kiné) de reprendre au quotidien l’habitude d’utiliser le membre douloureux. Les exercices de mobilisations au cabinet de kinésithérapie sont certes importants, mais c’est surtout au quotidien que les progrès seront les meilleurs.

Travailler avec un kinésithérapeute formé à la gestion de la douleur peut être un véritable atout. Il saura vous accompagner et vous comprendre dans cette épreuve.

Le traitement par imagerie mentale du syndrome de douleur régionale complexe

Vous avez peut-être entendu parler de l’effet miroir pour soulager les douleurs d’un membre fantôme suite à une amputation. On place un miroir du côté du membre concerné par les douleurs, le patient fait des exercices avec son membre valide en regardant le miroir. Le cerveau est “manipulé” est intègre ces exercices sur le membre douloureux.

Le traitement par imagerie mentale dans le cadre du syndrome de douleur régionale complexe a fait l’objet de plusieurs études randomisées. L’un des protocoles qui ressort de ces études est le programme d’imagerie motrice défini par Moseley (Motor Imagery Program – MIP). Il est divisé en trois “modules”:

  • Reconnaissance de latéralité
  • Imagerie mentale (ou visualisation)
  • Travail avec un miroir

C’est un protocole qui peut facilement être mis en place par le kinésithérapeute. De plus, le patient gagne en autonomie car ces exercices sont réalisables au quotidien.

Les autres outils du kinésithérapeute face à la maladie de Sudeck

La masso-kinésithérapie est un vaste domaine. Tous les ans vos kinés se forment à de nouvelles techniques, se spécialisent et s’équipent pour vous accompagner en restant à l’écoute des dernières innovations et recherches.

Les massages peuvent être utilisés dans le traitement du syndrome de douleur locale complexe. Le drainage manuel permet de réduire l’œdème. Il est recommandé dans la phase chaude et est bien ressenti par le patient. Le massage réflexe permet d’intervenir au niveau de la modification de la vasomotricité. Il a également un effet de stimulation neuronale et sensorielle, nutrition des tissus et amélioration du glissement tissulaire.

D’autres techniques manquent de preuves scientifiques mais apportent souvent un effet positif sur les patients. Il peut s’agir de la balnéothérapie, la thermothérapie, l’électrothérapie ou encore les vibrations.