Revalorisation kiné

Pas de revalorisation kinés en 2023 ? 4 solutions pour augmenter ses revenus de kinésithérapeute 

Il n’y aura donc pas de revalorisation des actes de kinésithérapie, voilà ce qu’annonce Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance Maladie avec une bienveillance discrète: 

« En ne signant pas l’avenant, les syndicats de kinésithérapeutes ratent le coche des revalorisations en 2023 et pénalisent les 70 000 praticiens sur le terrain qui réclamaient cette reconnaissance et leur place dans notre système de santé. Nous ne pouvons que le regretter».

Mettre l’accent sur la responsabilité unique des syndicats (sans évidemment expliquer pourquoi ils ont refusé) permet de garder les mains propres et de ne surtout pas se remettre en question. Un autre avantage de mettre en lumière que ce sont les kinésithérapeutes qui sont pénalisés c’est de laisser dans l’ombre ceux qui sont le plus impactés.

 En définitive, les personnes principalement pénalisées par cette politique sont les citoyens avec une santé à 2 vitesses qui se met en place depuis 2 décennies dans tous les domaines de la santé publique et privée (pas seulement la kinésithérapie libérale). 

Effectivement, un kinésithérapeute libéral a des charges qui augmentent chaque année, il se forme et investit pour offrir les meilleurs soins et conditions aux patients. Si, afin de continuer à offrir ce service de santé de façon efficace, il doit augmenter ses honoraires, il peut le faire très facilement. Par contre cela signifie également que c’est souvent le patient qui prend en charge financièrement sa santé… quand il le peut.

Pour illustrer ce propos voici 4 solutions légales pour augmenter ses revenus de kinésithérapeute

Les actes de prévention individuelle ou en entreprise

La prévention en entreprise est certainement la manière à la fois la plus efficace d’augmenter ses revenus de kiné et la moins impactante pour les citoyens. En effet, c’est l’entreprise qui prend en charge cette dépense et cela bénéficie à un grand nombre de personnes de façon très concrète.

C’est le créneau sur lequel s’est par exemple positionnée La minute PEPS qui permet aux kinésithérapeutes formés à la méthode McKenzie d’intervenir au sein d’entreprise depuis 2017. Les retours d’expérience des entreprises, des employés et des intervenants sont vraiment encourageants. C’est l’occasion de faire une différence majeure pour la santé au travail, le bien-être au travail, la diminution d’accidents du travail mais également pour mettre en œuvre dans son quotidien les concepts et principes développés lors de ces interventions.

La principale limite pour les employés (mais également pour les kinés) est le suivi personnel tout au long de l’année. Cependant c’est aussi une opportunité pour mettre en valeur l’apport de la kinésithérapie et d’orienter vers des actes de prévention en individuel ou en petit groupe au cabinet. 

Il est également possible de mettre en place des séances de prévention au cabinet sans pour autant intervenir en entreprises. L’avantage des actes préventifs pour le kinésithérapeute est que la tarification est libre. Il peut ainsi se concentrer sur la partie traitement conventionné pendant certains horaires et sur la partie prévention à un autre moment. 

Les actes hors convention ou hors nomenclature

La prévention fait partie des actes hors convention mais ce ne sont pas les seuls. Facturer une partie de la séance de kinésithérapie en hors nomenclature est également une possibilité bien qu’elle doit être différenciée de l’acte conventionné avec l’établissement d’un devis et d’une facturation séparée.

Il est important de différencier les actes hors convention à visée thérapeutique et les actes non thérapeutique:

  • Parmi les actes thérapeutiques non conventionnés on retrouve l’ostéopathie, la méthode Mézière, la thérapie manuelle, les ondes de choc, la méthode McKenzie, la cryothérapie, la méthode Busquet…. La liste est loin d’être exhaustive.
  • Parmi les actes non thérapeutique on retrouve la gym douce, les massages bien-être ou esthétiques, la prévention, la remise en forme… Encore une fois les opportunités sont multiples.

Les actes hors conventions restent dans le cadre des bénéfices non commerciaux. Cependant la frontière est parfois ténue entre acte thérapeutique ou non thérapeutique et la réglementation, en particulier en termes de communication et d’accès, change. Il est donc préférable de se faire accompagner par un expert juridique spécialisé afin de bien déterminer ces actes complémentaires. 

 

Les dépassements d’honoraires

Le dépassement d’honoraire est souvent associé aux actes non conventionnés. Par facilité de langage le terme de dépassement d’honoraire est simplement le fait de facturer au-delà des honoraires pris en charge par la sécurité sociale. Pourtant c’est une cotation bien spécifique qui correspond à un acte avec une contrainte spécifique:

“ circonstances exceptionnelles de temps ou de lieu dues à une exigence particulière du malade, telles que soins donnés à heure fixe ou en dehors de l’horaire normal d’activité du masseur-kinésithérapeute, déplacement anormal imposé au masseur-kinésithérapeute à la suite du choix par le malade d’un masseur-kinésithérapeute éloigné de sa résidence, etc.”

C’est donc une source de revalorisation bien spécifique et qui reste exceptionnelle.

Le déconventionnement total

C’est l’approche la plus radicale qui permet aussi de pratiquer une tarification entièrement libre. S’il est tout à fait possible, comme vu précédemment, de conserver une activité conventionnée et une activité non conventionnée au sein du même cabinet, certains kinésithérapeutes font le choix d’une pratique exclusivement déconventionnée.

Si pour certains kinésithérapeutes une activité 100% déconventionnée n’est pas envisageable, d’autres le voient comme une transition plus douce en remplaçant progressivement l’activité conventionnée par l’activité non conventionnée. Enfin quelques kinés ont fait le choix d’une activité entièrement hors convention et s’en sortent très bien dès le début. Cela demande évidemment une étude de marché et un business plan bien ficelé, mais en même temps c’est aussi le cas pour une activité conventionnée.

 

En conclusion, la non revalorisation kiné impacte surtout les patients.

De plus en plus de kinésithérapeutes s’orientent vers la facturation d’actes hors convention  et valorisent ainsi leur expertise. Certains kinés font même le choix d’une activité 100% non conventionnée après s’être spécialisé. Le champ de compétence des masseurs-kinésithérapeutes est large et permet de se positionner et de se différencier pour offrir à leurs patients un service de grande qualité qui n’est malheureusement pas reconnu à sa juste valeur.

Si les kinésithérapeutes ont toute leur place dans notre système de santé, ne pas les y inclure dignement serait surtout dommageable pour une part grandissante des citoyens dont le pouvoir d’achat diminue. Finalement, les kinés ont toutes les cartes entre leurs mains pour valoriser convenablement leur expertise et ils sont de plus en plus nombreux à l’assumer pleinement.