
L’hypnose : quel intérêt en kinésithérapie ?
Comment définir l’hypnose ?
L’hypnose : un état modifié de conscience
L’hypnose est un état modifié de conscience captivant qui suscite de l’intérêt, de la fascination, de l’appréhension, de la crainte, du scepticisme et des doutes depuis des siècles.
Dans cet état, votre esprit demeure alerte mais devient plus réceptif aux suggestions et aux influences extérieures. Pour mieux le concevoir, il faut évidemment… le vivre !
Concrètement, c’est quoi l’hypnose ?
Pour illustrer concrètement ce qu’est l’état d’hypnose, vous avez peut-être déjà entendu parler de l’exemple de la conduite automobile. Lorsque nous conduisons, nous sommes absorbés par nos pensées et nous nous retrouvons presque en « pilotage automatique ».
Dans cet état, nous sommes encore conscients de la route et des signaux, mais notre esprit est partiellement ailleurs et fonctionne en mode “automatique”, grâce à tout un tas d’apprentissages inconscients. Vous n’avez pas encore perçu consciemment que le feu était passé au rouge, ou qu’un piéton traversait la route, et pourtant votre pied appuie sur la pédale de frein.
L’hypnose peut être comparée à cet état, où notre esprit est quelque part détaché du flux de nos pensées courantes.
Vous avez peut-être aussi vécu des états de transe, puisque c’est de ça dont il s’agit en hypnose, en dansant ou en écoutant une musique envoûtante. Vous pouvez être tellement immergé dans les sons et les rythmes que le reste du monde semble s’estomper. Plus rien ne vous atteint, vous êtes dans votre bulle (ce que certains sportifs appellent aussi “le flow”).
L’hypnose, un sommeil qui “éveille”
L’hypnose, parfois décrite comme un sommeil qui éveille, est un état singulier de conscience où la relaxation profonde se mêle à une attention intense. On pourrait dire que c’est “comme flotter dans un état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil”, où les portes de l’inconscient s’entrouvrent.
Pendant une séance d’hypnose, le sujet peut ressentir une sensation de bien-être et d’apaisement, tout en étant pleinement conscient de ce qui se passe autour de lui.
Les origines de l’hypnose
L’hypnose existe depuis la nuit des temps, mais l’on retrouve les premières “vraies” traces de l’hypnose médicale au XIXe siècle, où médecins hypnotistes tels que James Braid et Jean-Martin Charcot ont joué un rôle essentiel dans l’exploration et la reconnaissance de cette pratique.
Ils ont expérimenté avec succès l’utilisation de l’hypnose pour soulager la douleur, traiter certaines affections psychologiques et réaliser des interventions chirurgicales sous hypnose.
Cependant, malgré ses débuts prometteurs dans la médecine, l’hypnose a été progressivement éclipsée par l’avènement de l’anesthésie chimique, en particulier avec l’utilisation du chloroforme et de l’éther. A l’époque, on trouvait ces substances plus pratiques et moins complexes que l’hypnose pour engendrer un état d’inconscience chez le patient, rendant ainsi les interventions chirurgicales moins traumatisantes.
Néanmoins, au fil du temps, la médecine a redécouvert l’intérêt de l’hypnose. De plus en plus de praticiens se sont familiarisés avec ses effets bénéfiques et sa capacité à compléter les traitements médicaux traditionnels. L’hypnose prend de plus en plus de place dans les structures hospitalières et aux blocs opératoires. Anesthésistes, chirurgiens dentistes, infirmiers de bloc, de nombreux professionnels de santé se forment à l’hypnose chaque année. Aujourd’hui, il est possible de réaliser des opérations sous hypnose, soit en remplacement totale d’une anesthésie chimique, soit en complément.
Les différentes formes d’hypnose
Il existe plusieurs formes d’hypnose que nous allons aborder juste en dessous.
Hypnose médicale
L’hypnose médicale est utilisée dans le cadre des soins de santé pour compléter les traitements médicaux traditionnels. Elle est souvent employée pour la gestion de la douleur, l’anxiété préopératoire, et les opérations avec “hypnosédation”.. Les médecins, les chirurgiens et les professionnels de la santé formés à l’hypnose médicale utilisent cette approche pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients.
Hypnose thérapeutique
L’hypnose thérapeutique est centrée sur la résolution de problèmes et le traitement de troubles psychologiques et émotionnels. Les psychologues et psychothérapeutes utilisent l’hypnose thérapeutique pour aider leurs patients à surmonter des phobies, des traumatismes, des dépendances, des troubles anxieux et bien d’autres troubles psychologiques. Cette forme d’hypnose permet d’accéder en quelque sorte “aux couches profondes” de l’esprit et de travailler sur des problématiques souvent enfouies dans l’inconscient.
Hypnose de mieux-être
L’hypnose de mieux-être se concentre sur le développement personnel et la croissance individuelle. Elle vise à renforcer la confiance en soi, améliorer les performances (comme dans le sport ou les études), favoriser l’estime de soi et renforcer les ressources internes pour mieux faire face au stress et aux défis de la vie quotidienne. Cette forme d’hypnose est utilisée pour améliorer la qualité de vie et aider les individus à atteindre leurs objectifs personnels.
Hypnose de spectacle
L’hypnose de spectacle est une forme de divertissement dans laquelle un hypnotiseur réalise des performances devant un public. Vous avez sans doute déjà vu un spectacle d’hypnose à la télévision, ou entendu parler des prouesses de Messmer le Fascinateur. L’objectif principal est de divertir en mettant en scène des suggestions hypnotiques spectaculaires, parfois humoristiques, avec la participation volontaire de personnes de l’assistance. Cette forme d’hypnose est purement récréative et ne vise pas un traitement ou une thérapie.

Chacune de ces formes d’hypnose a ses propres caractéristiques et finalités, mais toutes reposent sur la capacité de l’esprit à entrer dans un état de conscience modifié, permettant ainsi d’accéder à des ressources et des potentiels insoupçonnés.
Quel intérêt d’être suivi par un kiné formé en hypnose ?
L’apport de l’hypnose dans le soulagement de la douleur
Aujourd’hui, l’approche du soin est souvent prônée comme étant bio-psycho-sociale. Mais la formation initiale en masso-kinésithérapie apporte malheureusement bien peu d’apports théoriques ET pratiques sur l’aspect psychologique d’une prise en charge, et notamment lors de la prise en charge de douleurs, qu’elles soient aiguës ou chroniques.
Utiliser l’hypnose en kinésithérapie est pertinent car cela offre un autre “abord” : celui de modifier les ressentis, sans même devoir toucher la personne. L’apport de l’hypnose dans la kinésithérapie pour soulager la douleur est indéniable.
Imaginons un patient souffrant de douleurs chroniques au niveau du dos suite à une hernie discale. Le kinésithérapeute formé en hypnose peut débuter la séance en guidant le patient dans un état de relaxation profonde, puis le faire visualiser l’exercice, puis se visualiser en train de réaliser l’exercice sans douleur, puis le faire réellement.
Dans cet état, la sensation de douleur diminue en règle générale considérablement, ce qui permet au kinésithérapeute de réaliser des exercices ou mobilisations sans déclencher trop de gêne, et de réduire potentiellement les craintes et l’appréhension du sujet face au mouvement.
Cette approche globale et complémentaire de la kinésithérapie “habituelle” grâce à l’hypnose offre un soutien différent au patient, l’aidant à mieux gérer sa douleur et à moduler ses ressentis.
L’hypnose pour une meilleure relaxation et gestion du stress
L’hypnose est souvent évoquée lorsque l’on parle de technique pour lutter contre le stress et l’anxiété. En étant guidé par un professionnel formé en hypnose, une personne peut atteindre un état de relaxation très agréable, parfois similaire à celui que l’on éprouve lors d’une séance de méditation ou de yoga, et parfois différent.
Dans cet état, on pourrait dire que “le corps et l’esprit se relâchent”, les tensions se dissipent, et l’anxiété diminue. L’hypnose vous aide à calmer les pensées incessantes qui peuvent vous causer de la charge mentale, du stress et au contraire, favoriser une forme d’apaisement intérieur.
L’hypnose peut aussi permettre de modifier sa perception d’une situation, de changer les pensées “négatives” ou les croyances limitantes qui peuvent contribuer au stress.
Par exemple, une personne souffrant d’anxiété sociale peut être guidée par l’hypnothérapeute pour revoir ses perceptions et renforcer sa confiance en elle, ce qui peut considérablement réduire son niveau de stress lors d’interactions sociales.
L’hypnose pour améliorer sa communication avec les patients
L’utilisation de l’hypnose peut être pertinente pour améliorer la communication entre les professionnels de la santé et leurs patients.
Par exemple, un médecin formé en hypnose peut utiliser une communication ericksonienne (une forme d’hypnose ericksonienne), pour créer des attentes favorables par rapport à un acte médical, une pathologie ou un traitement, et exploiter les effets contextuels et placebos.
De même, un infirmier spécialisé en hypnose peut accompagner une future mère pendant l’accouchement en lui enseignant des techniques de gestion de la douleur grâce à l’hypnose. Ces exemples concrets montrent comment l’hypnose peut être un outil précieux pour améliorer la communication, créer un environnement de soins plus positif et améliorer l’expérience globale du patient.
L’auto-hypnose pour autonomiser et responsabiliser les patients
Autonomiser et responsabiliser ses patients n’est pas toujours une mince affaire. L’auto-hypnose peut être une stratégie efficace, notamment dans le cas de pathologies chroniques et de douleurs chroniques, notamment pour ne pas créer de dépendance auprès du patient, qui dépendrait seulement du bon vouloir du praticien de lui faire de l’hypnose.
En apprenant à pratiquer l’auto-hypnose, les patients acquièrent une compétence précieuse pour se détendre, gérer le stress et faire face à diverses situations de manière autonome. C’est une porte d’entrée pour les rendre acteurs de leur santé et de leur bien-être, en développant une meilleure compréhension de leurs ressources internes et de leurs capacités à faire face aux défis.
Quel intérêt pour un kiné de se former en hypnose ?
La complémentarité entre kinésithérapie et hypnose
Si l’on faisait un raccourci, la kinésithérapie se concentre majoritairement sur le traitement physique des douleurs et des troubles musculosquelettiques, en utilisant des exercices, des mobilisations actives et passives, et des techniques de rééducation. L’hypnose, quant à elle, agit sur le plan mental et émotionnel, favorisant la relaxation, la gestion du stress et l’exploration des ressources internes du sujet.
En combinant ces deux approches, le kinésithérapeute peut renforcer les effets bénéfiques de la thérapie physique.
Par exemple, un patient souffrant de douleurs chroniques lombaires peut bénéficier d’une séance de kinésithérapie pour soulager les tensions musculaires et les dysfonctionnements, tout en utilisant l’hypnose pour réduire la perception de la douleur et améliorer la gestion du stress lié à la condition.
L’hypnose peut également aider les patients à s’impliquer davantage dans la prise en charge, en renforçant leur motivation à suivre les exercices conseillés et à adopter de nouvelles habitudes de vie. Les suggestions hypnotiques peuvent aussi encourager le patient à prendre conscience de ses progrès et à renforcer sa confiance en ses capacités à récupérer.
Et dans certains cas, par exemple les “capsulites”, certains kinésithérapeutes privilégient l’hypothèse psychologique à de réelles lésions physiologiques. Avoir une porte d’entrée à ce niveau peut faciliter la prise en charge du patient, et l’amélioration de son état.
L’opportunité de réaliser des actes non conventionnés
Face aux défis liés à la négociation avec la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) et à l’augmentation du coût de la vie sans revalorisation réelle des actes, l’hypnose peut représenter un moyen de diversifier sa pratique et de réaliser des actes non conventionnés.
Pour rappel : “On entend par activité non conventionnée toute activité qui ne donne pas lieu à un remboursement par une caisse de sécurité sociale. Cette activité devra cependant être conforme à notre décret de compétence. Tout acte réalisé dans ce cadre devra faire l’objet d’un devis et d’une facture” (d’après le site de la FFMKR).
Et pour certains qui envisagent l’hypothèse d’une reconversion, cela peut être une possibilité à étudier.
Comment choisir sa formation en hypnose ?
Les critères essentiels pour choisir sa formation
Choisir la bonne formation est essentiel pour acquérir les compétences et les connaissances nécessaires en hypnose. L’hypnose n’étant pas reconnue par l’État, elle rentre dans la case des professions non réglementées. Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver, notamment devant les disparités existantes entre les différentes offres de formation.
Vous pouvez choisir de suivre une formation :
- spécifique aux professionnels de santé,
- non spécifique aux professionnels de santé.
Les 2 ont leurs avantages et leurs inconvénients. Voici toutefois certains critères que vous pourriez évaluer de plus près avant de vous engager dans un parcours de formation :
- Contenu et programme : Analysez en détail le contenu du programme de formation pour vous assurer qu’il répond à vos besoins et à vos objectifs d’apprentissage. Le programme doit être complet, actuel et adapté à vos attentes.
- Formateurs qualifiés : Renseignez-vous sur les formateurs et leur expertise dans le domaine. Ils doivent être qualifiés, expérimentés et capables de transmettre efficacement les connaissances et les compétences. Ils doivent également avoir une réelle expérience de terrain.
- Modalités d’enseignement : Vérifiez les modalités d’enseignement, qu’il s’agisse d’une formation en présentiel, en ligne ou d’un mélange des deux. Assurez-vous que cela correspond à vos préférences d’apprentissage et à vos contraintes de temps.
- Coût et budget : Comparez les coûts des différentes formations et assurez-vous que cela correspond à votre budget. N’oubliez pas de prendre en compte les coûts supplémentaires tels que les frais de bouche ou de déplacement.
- Avis et témoignages : Lisez les avis et les témoignages d’anciens étudiants pour avoir un aperçu de leur expérience avec la formation. Cela vous donnera une idée de la qualité et de la pertinence de la formation. Attention aux avis des stagiaires qui ne se sont formés que dans une seule école, ils sont en général dithyrambiques et vont recommander l’école dans laquelle ils se sont formés, sans toutefois avoir d’éléments factuels de comparaison.
L’importance de la pratique durant la formation
L’importance de la pratique durant la formation est cruciale pour l’acquisition de compétences solides et réelles dans n’importe quel domaine. C’est particulièrement vrai pour les formations en hypnose ou tout autre domaine nécessitant des compétences pratiques et interactives.
Vous vous seriez probablement posé des questions si l’on vous avait dit que le cursus de masso-kinésithérapie s’effectuait en 3 ans exclusivement à distance, n’est-ce pas ?
La pratique permet de consolider les connaissances théoriques en les appliquant dans des situations réelles, ce qui renforce la compréhension et la maîtrise des concepts enseignés.
Une formation axée principalement sur la théorie peut laisser les apprenants “sur leur faim”, et sans les compétences pratiques nécessaires pour appliquer leurs connaissances dans le monde réel, dans le quotidien du cabinet.
Les formations doivent trouver le juste milieu entre la théorie et la pratique, mais l’accent doit être mis sur la mise en pratique des compétences enseignées. Les exercices pratiques, les mises en situation et les études de cas permettent aux apprenants de se confronter à des situations concrètes et de développer leur savoir-faire.
Une formation de qualité doit également inclure des séances de supervision et de feedback, où les formateurs expérimentés peuvent évaluer les performances des apprenants et leur fournir des commentaires constructifs pour les aider à s’améliorer. Cela favorise une progression continue et un apprentissage personnalisé.
L’hypnose : une dérive sectaire ?
Une dérive sectaire correspond au « dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ». Selon cette définition, difficile de décrire l’hypnose comme une dérive sectaire.
Souvent présentée comme une “médecine douce” (terme qui peut s’avérer tendancieux et trompeur), elle ne se substitue en aucun cas, et en aucun lieu à la médecine conventionnelle, à la médecine allopathique. Si tel était le cas, il est évident qu’il faut appliquer les mesures nécessaires et faire respecter la loi (on parlerait ici d’un exercice illégal de la médecine, qui, selon l’article L4161-5, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende).
Dans son dernier rapport intitulé “LES PRATIQUES DE SOINS
NON CONVENTIONNELLES ET LEURS DÉRIVES”, le Conseil National de l’Ordre de Médecins (CNOM), le Groupe d’Appui Technique Pratiques de Soins Non Conventionnelles a établi neuf fiches à l’attention du public sur les pratiques suivantes (Annexe 4) :
- Acupuncture,
- Auriculothérapie,
- Biologie totale,
- Chiropraxie,
- Fish pédicure,
- Hypnose,
- Jeûne à visée préventive ou thérapeutique,
- Mésothérapie,
- Ostéopathie.
Il semble assez maladroit de mettre la pratique du fish pédicure ou encore de l’iridologie au même niveau que l’hypnose, dans ce rapport, pourtant assez largement étudiée sur le plan scientifique (nous y reviendrons juste après).
Toutefois, il apparaît pertinent et nécessaire de légiférer afin de garantir la sécurité des patients et des clients.
L’hypnose : ce qu’en dit la science
D’après le rapport de 2015 de l’INSERM sur l’efficacité de l’hypnose :
“Il y a environ une vingtaine d’études cliniques et de revues de la littérature, incluant plus de 100 participants, réalisées par Cochrane, qui ont cherché à évaluer l’efficacité de l’hypnose dans diverses applications : hypnosédation, hypnoanalgésie (pour l’accouchement, les interventions chirurgicales, etc.), troubles fonctionnels (comme le syndrome du côlon irritable, les bouffées de chaleur, etc.), et troubles psychiatriques (addictions, stress post-traumatique). Certaines de ces études ont une excellente méthodologie.
Les résultats de ces études sont divers, mais ils fournissent suffisamment de preuves pour soutenir l’idée que l’hypnose a un potentiel thérapeutique, en particulier dans le contexte de l’anesthésie peropératoire et du syndrome du côlon irritable. En revanche, les données actuelles ne sont pas aussi prometteuses ou sont décevantes pour d’autres applications, telles que l’arrêt du tabac ou la gestion de la douleur pendant l’accouchement.
Toutefois, il faut noter que des études qualitatives ont mis en évidence des limites quant à la mesure des bénéfices de l’hypnose. Les bénéfices tels qu’exprimés par les patients ne sont pas toujours facilement quantifiables avec les outils cliniques couramment utilisés dans les études. Par exemple, dans le traitement de la douleur, il semble que l’hypnose réduit plus l’impact émotionnel de la douleur que son intensité proprement dite.”
On retrouve certaines limites méthodologiques dans ce rapport, comme souligné par le Pr Antoine Bioy dans son droit de réponse, et notamment celui de mêler hypnose et EMDR dans ce rapport, pratiques qui n’ont pas de lien direct.
D’autres biais méthodologiques importants sont évoqués tels que :
- la non sélection et la non exploitation de certaines bases de données telles que PsychInfo,
- la simple exploitation des études financées par le secteur public,
- l’exploitation d’une littérature exclusivement médicale (et l’exclusion de la littérature en sciences humaines),
- l’analyse d’études trop souvent quantitatives plutôt que qualitatives (même si ce biais est souligné par ses auteurs)
- et surtout l’assimilation de l’hypnose à une thérapeutique médicamenteuse (ce qui n’est absolument pas le cas).
Cette divergence de résultats entre la pratique et les résultats empiriques peut s’expliquer de plusieurs manières, et les recherches et études scientifiques (qui n’ont jamais été autant prolifiques) tenteront de donner les explications les plus fiables
Conclusion
En conclusion, l’hypnose peut s’avérer être un outil pertinent dans le domaine de la kinésithérapie et de la rééducation.
Cependant, il est important de souligner que l’efficacité de l’hypnose variera en fonction de divers facteurs,et notamment :
- la formation et l’expérience du thérapeute,
- les attentes et croyances du patient,
- la qualité de la relation thérapeutique (et la capacité à créer une véritable alliance thérapeutique)
- la problématique,
- etc…
Bien que les recherches disponibles soient prometteuses, nous avons besoin de davantage d’études rigoureuses et de haute qualité pour évaluer l’efficacité de l’hypnose, et notamment dans la pratique kinésithérapique et pour établir des lignes directrices précises sur son utilisation.
L’auteur
Ancien masseur-kinésithérapeute, Sébastien JOUMEL est le fondateur de l’Institut Français de Formation en Thérapies Brèves (I2FTB). Passionné d’hypnose et de neurosciences, il a à cœur de partager ses connaissances et compétences au plus grand nombre.
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