La fibromyalgie est classée parmi les maladies musculo-squelettiques par l’OMS. Elle concerne principalement les femmes de moins de 60 ans. Elle se caractérise par une douleur chronique diffuse et persistante qui entraîne d’autres symptômes qui impactent grandement la qualité de vie (la fatigue chronique, les troubles du sommeil, la perte de mémoire et de concentration, trouble de l’humeur, dépression, anxiété).

S’il n’y a pas de remède reconnu à ce jour pour soigner la fibromyalgie, il existe de nombreuses solutions pour soulager ses symptômes et gagner en qualité de vie. Ces solutions sont principalement des habitudes de vie, des rituels qui vous permettront de moins dépendre de la prise médicamenteuse qui a toujours des effets secondaires, en particulier lorsqu’ils sont pris sur le long terme de façon régulière. Cependant la prise de médicament peut-être nécessaire, il est primordial de consulter votre médecin traitant avant de prendre ou d’arrêter les traitements allopathiques.

 

Le mouvement est la clé.

Cela semble contre intuitif, en particulier en période de crise, mais travailler sur la mobilité de l’ensemble du corps est la clé pour maintenir, voire améliorer votre qualité de vie avec une fibromyalgie. Et qui mieux que votre thérapeute par le mouvement – votre kiné préféré – peut vous accompagner et suivre avec vous vos progrès ? Un kinésithérapeute spécialisé dans la gestion de la douleur ou les troubles musculaires et squelettiques sera votre allié de premier choix et ceci pour plusieurs raisons:

Tout d’abord il adaptera ses séances à votre cas particulier après avoir fait un premier bilan diagnostique (BDK), puis suivra votre évolution tout en ré-adaptant continuellement son traitement. C’est donc un programme sur-mesure avec un suivi qui vous attend.

Votre kiné vous donnera des outils au travers d’exercices de mobilisation douce pour mieux traverser les crises, ou plus poussés pour les bons jours. Vous gagnez donc en autonomie au fil des séances avec en bonus une condition physique qui s’améliore.

Le suivi de vos progrès est également une source de motivation. Il est difficile de se rendre compte par soi-même des progrès que nous faisons et les BDK réguliers sont un véritable atout. Tout ce qui est bon pour le moral est une aide précieuse dans les moments difficiles.

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L’alimentation comme base

“Nous sommes ce que nous mangeons” a écrit la Grande Dame des Chimpanzés. Avec 200 millions de connexions neuronales au niveau de l’intestin et une interaction bidirectionnelle permanente entre le système nerveux entérique et le système nerveux central nous savons aujourd’hui que Jane Goodall a raison. Or ce serait bien un dysfonctionnement du système nerveux central qui est impliqué dans la fibromyalgie, chouchouter nos intestins est donc la base pour ne pas surcharger un système nerveux déjà en peine.

Notre alimentation occidentale moderne est une source inflammatoire importante car très acidifiante pour notre corps. Il est donc primordial de rééquilibrer l’apport en aliments basifiants et de réduire drastiquement les aliments acidifiants.

Concrètement il s’agit donc de remplacer la prédominance des:

Fruits cuits (confiture, compote, etc.)
Tomates cuites sous toutes les formes (jus, soupe, sauce spaghetti, salsa, etc.)
Certains fruits et légumes crus (canneberges, prunes, pruneaux et courges)
Légumes surcuits
Produits laitiers
Oeufs
Sucre et les céréales raffinées
Viandes blanches (poisson, poulet)
Aliments frits
Café et thé
Viandes rouges (bœuf, agneau, porc)
Sel raffiné
Boissons industrielles non alcoolisées
Alcool
Drogues et médicaments
Tabac

Et d’inverser les proportion en mettant à la base de nos assiettes:

Les fruits crus et leur jus frais (pas industriels car généralement cuits, sucrés…)
Les fruits séchés sans sulfite
Les légumes crus et leur jus frais
Les tisanes
Les fruits et les légumes congelés
Les légumes légèrement cuits à la vapeur
Les pousses
Les graines germées
Les graines crues (sésame, citrouille, tournesol, etc.)

Il est également important de varier notre alimentation pour éviter les carences et, en même temps, enrichir la flore intestinale. Un suivi médical et un accompagnement par un professionnel de l’alimentation sont donc primordiaux.

 

La gestion des émotions en complément.

Comme nous l’avons vu avec l’importance de la motivation au travers de l’accompagnement par un kinésithérapeute et l’impact de l’alimentation sur nos émotions, celles-ci jouent un rôle important. C’est d’ailleurs ce que semble démontrer l’équipe de Wayne State University dirigée par Mark A. Lumley avec la Thérapie au travers de la Conscience et de l’Expression Émotionnelle (Emotional Awareness and Expression Therapy).

Cette nouvelle recherche suggère qu’une partie des symptômes est bien liée à l’incapacité de supporter les émotions négatives et les problèmes de relations dûs à la maladie. Apprendre à les reconnaître, les accepter et mieux les gérer permet aussi d’éliminer une partie des symptômes directs de la fibromyalgie.

Un accompagnement psychologique est donc également un levier à mettre en œuvre. S’inscrire à des cours Pilates, de Qi Gong ou tout autre activité douce ayant une approche corps/esprit est également à privilégier. Il est, par ailleurs, assez facile de commencer seul dès aujourd’hui en mettant en place des exercices et des routines quotidiennes comme la méditation et les exercices de respiration qui sont parfaitement adaptés à la gestion des émotions et de la douleur. Ces derniers peuvent être pratiqués facilement, n’importe où et n’importe quand, alors commencez maintenant.

 

Être bien entouré.

En conclusion, l’entourage est finalement la clé de la réussite pour améliorer son quotidien lorsqu’on souffre de fibromyalgie. Que ce soient des professionnels, la famille, les amis, le groupe de Taï Qi… s’entourer de personnes positives qui vous accompagnent moralement et physiquement est ce qu’il y aura de plus efficace pour faire face à la maladie. Mettre en place des routines de bien-être, de la méditation quotidienne à la séance de spa mensuelle, permet de se créer des “bulles de sérénité” dans lesquelles votre esprit pourra se projeter dans les moments difficiles.

 

 

 

Références

Voinot F. Axe cerveau-intestin et contrôle de la prise alimentaire : exemple d’altérations chez un modèle animal de schizophrénie. 2012.

Lozupone CA, Stombaugh JI, Gordon JI, et al. Diversity, stability and resilience of the human gut microbiota. Nature. 2012;489(7415):220-30.

Cryan JF, Dinan TG. Mind-altering microorganisms: the impact of the gut microbiota on brain and behaviour, Nat Rev Neurosci. 2012;13(10):701-12.

Jaglin M. Axe intestin-cerveau : effets de la production d’indole par le microbiote intestinal sur le système nerveux central. PhD Thesis, Paris-Sud University, 2013

https://www.santelog.com/actualites/fibromyalgie-accepter-et-controler-ses-emotions-pour-mieux-gerer-ses-symptomes